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SOS Sekolah

10 octobre 2007

Rapport de mission septembre 2007

Voici un rapport provisoire de la première phase du programme sensibilisation au risque sismique

Rapport_Mission_de_sensibilisation_au_risque_sismique__phase_1

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1 octobre 2007

Première phase de la mission de sensibilisation au risque sismique

Durant les mois d’août et septembre 2007, une action de prévention du risque sismique a été menée dans deux écoles (maternelle et primaire) de la ville de Yogyakarta : présentation et explication du phénomène sismique aux enfants, apprentissage des règles de sécurité et de l’attitude à adopter en cas de séisme, exercices d’évacuation de la classe, et élaboration de films de prévention destinés à d’autres enfants indonésiens.

Toutes les activités et la méthode sont décrites dans un kit à destination des professeurs. Le kit qui est composé des films de prévention et d'un petit livret vaut 5 euros environ.

    Le bon déroulement de cette action et le bilan plus que positif ont été possibles grâce à l’efficacité de l’équipe, constituée de 5 membres de l’association : Delphine, Benjamin et Marion (les 3 membres français), et surtout Ira et Aries, les deux interprètes (et amies !) indonésiennes dont le soutien et la participation au projet ont été indispensables.


voir les photos de la mission

voir le rapport provisoire de la mission

La production en vue d'une large diffusion des documents est prévue en novembre.

22 août 2007

Projet Sensibilisation au risque sismique

Après avoir obtenu des financements de la part de la Mairie de Paris (Paris Jeunes aventure) et de l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, nous avons pu mettre en place un projet de sensibilisation aux risques sismiques dans une école de Yogyakarta: une équipe de 3 membres de l'association est en Indonésie, pour 1 mois (Delphine, Ben et Marion) : ils vont faire une semaine d'activités de sensibilisation avec les enfants de chaque classe, puis tourner un film de sensibilisation, pour aller ensuite le diffuser dans d'autres écoles. Le test sera fait avec une école et une association de quartier de Jakarta. Leur retour est prévu mi septembre, et cette mission donnera suite à une exposition photo et une projection du film à Paris 1, à la Mairie de Paris, et dans des écoles primaires.

10 juillet 2007

Rapport de mission mai 2007

voici le rapport de mission d'achat du matériel scolaire de avril mai juin 2007.

Rapport_SOS_Sekolah_Mobilier_et_Mat_riel_p_dagogique_mai_2007

24 mai 2007

La distribution de matériel

Une mission en avril et mai 2007 a permis d’investir l’argent de vos dons dans du matériel pour notre école : nous l’avons, grâce à vous, dotée de mobilier pour toutes ses classes (6 au total) : pupitres, chaises, bureaux pour les enseignants, tableaux veleda et matériel (de géométrie, aimants, stylos), distributeurs d’eau minérale, et un kit pour chacun des 130 élèves (cahier, trousse, stylos, crayons, gomme).

voir les photos de la mission.

Lire le rapport de la mission.


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5 janvier 2007

un jeu de l'environnement

jeu de carte pour jouer sur l'environnement...

jeu_7_familles

12 juin 2006

Extrait du récit de terrain d'Elisabeth Inandiak

Elisabeth Inandiak est journaliste, écrivain française, et vit à Yogyakarta depuis un certain temps... Depuis le début de la catastrophe, elle donne tout son temps et son énergie à aider les victimes d'un petit village, laissé pour compte dans le processus de secours officiel... Elle travaille avec les SAR, un groupe de jeunes étudiants indonésiens bénévoles, et bénéficie aussi de dons venant de France pour leur action... Ayant pris contact avec elle, car nous voulons travailler avec cette équipe humaine et effectuant un travail remarquable sur place (ils pourront nous aider notamment à cibler le terain d'action de SOS Sekolah, car ils connaissent très bien les lieux), Elisabeth nous a envoyé ses récits sur les actions menées au village de Bebekan...

En voici des extraits....


« Tout avance assez vite et bien. Les villageois n’ont plus de souci de nourriture à présent. Vendredi soir, j’ai fréquenté les couloirs de l’hôtel Mercure où logent toutes les ONG, la presse etc… J’ai réussi à récupérer deux malles de médicaments des Sapeurs Pompiers français qui repartaient et ne voulaient remporter ces stocks (200kg) avec eux. Comme toutes les notices sont en français, Sarah (ma fille) a passé la journée d’hier à traduire en indonésien la posologie de chaque médicament et de tout classer sur son ordinateur.

[… ]Il n’y a pas d’école dans le village même de Bebekan. Les enfants sont dispersés dans plusieurs écoles autour de Bebekan. Ils sont 60 à être scolarisés, de la maternelle au lycée, mais comme ils fréquentent les mêmes écoles que les enfants des 5 villages environnant, nous devrons acheter des fournitures scolaires (cahiers, crayons, cartables) pour l’ensembles de 5 villages, soit environ 250 enfants, car sinon cela ferait des jalousies bien légitimes.

J’ai rencontré aussi au Mercure le directeur du Centre Culturel Français de Surabaya qui m’a proposé d’inviter à Bebekan un marionnettiste français, Michel Lauber, qui fait en ce moment une tournée en Indonésie. C’est Michel Lauber, qui a émis le désir de se produire dans un village touché par le tremblement de terre. Sa troupe est de Lyon et s’appelle Turak. Nous organisons donc, demain mardi 6 juin, à 16h, une représentation de marionnettes dans les ruines de Bebekan. Nous invitons les enfants de tous les villages environnant et à la fin du spectacle, nous ferons la distribution de quelques fournitures scolaires, plus un goûter. 

[…] Hier soir, les sirènes d’alerte sur le volcan Merapi ont sonné pour évacuer les villages à 4kms du sommet, sur le versant est car de très longues coulées de laves et nuées ardents, 6kms, se sont produites. Nous étions tous ensemble à la maison avec Pompiers sans frontière et les SAR, et les pompiers sans frontières ont proposé à SAR l’idée d’une formation à long terme sur le secourisme autour du volcan Merapi. Il faut bien sûr qu’ils présentent ce projet à tous leurs membres et trouvent les fonds nécessaires, mais nous restons désormais étroitement en contact.

[…]Les pompiers français sont venus à Bebekan, l’un étant médecin, a organisé une visite médicale pour toutes les personnes souffrant encore de blessures ou de maladies diverses, tandis que les autres pompiers ont observé comment les villageois ont commencé à nettoyer les ruines et à démolir les murs vacillants. Ils leur ont donné quelques conseils de sécurité et pratiques, mais dans l’ensemble, ils ont trouvé que les villageois travaillaient parfaitement bien, bien que de manière archaïque. Un des étudiants du SAR leur a donné une grosse corde qu’ils glissent dans un trou supérieur d’un mur à détruire, qu’ils nouent puis à plusieurs ils tirent sur la corde et le mur s’effondre. Ils travaillent pieds nus, mains nues, sans masque. Les pompiers français leur ont donné tous les masques qui leur restaient et aujourd’hui nous leur avons acheté des bottes en caoutchouc, des cordes supplémentaires et des gants. Pour ce travail de déblayement, ils le font toujours selon la tradition du « gotong-royong », c'est-à-dire de l’entraide villageoise. Tous les hommes du village décident ensemble chaque jour de nettoyer les ruines d’une maison, et quand le travail est terminé, ils passent à la suivante. Ils vont en avoir pour plusieurs semaines mais ils travaillent très activement. Certaines femmes, également pieds nus dans les ruines, récupèrent une à une au milieu des débris, les briques encore intactes et les entassent délicatement sur le côté pour les recycler à la reconstruction.

[...]Le combat dans quelques semaines va devenir un combat bureaucratique pour obtenir auprès des autorités l’aide promise par le gouvernement, à savoir 30 millions de rupiah (2.800 euros) par maison détruite. Mais personne ne sait encore comment cette procédure va se passer. Les étudiants bénévoles indonésiens de SAR qui campent dans le village de Bebekan monteront « au front » de la bureaucratie indonésienne pour aider les villageois à obtenir cette aide. Aucun des habitants de Bebekan n’est un fonctionnaire, tous sont des paysans sans terre, ouvriers agricoles ou ouvriers dans le bâtiment, conducteur de cyclo-pousse. Ils n’ont donc aucun accès à la bureaucratie locale ni nationale. Ils n’ont d’ailleurs à ce jour toujours reçu aucune aide du gouvernement indonésien ( sinon en 11 jours

50 kg

de riz, 2 cartons d’huile et 4 couvertures) ni d’ONG étrangère, si ce n’est la visite médicale de Pompiers Sans Frontière. Votre aide financière a été fondamentale et les pompiers français ont été surpris des progrès réalisés dans ce village par rapport à d’autres villages où ils sont intervenus.

Les étudiants indonésiens me transmettant au jour le jour les nouveaux besoins : câbles électriques (plusieurs centaines de mètres), support de néons etc… J’ai demandé aux étudiants français et indonésiens de conserver toutes leurs notes, photos, les dessins d’enfants etc… pour dans quelques mois peut-être publier un petit livre sur l’histoire de Bebekan, sa destruction par le séisme, sa reconstruction, son financement «artisanal » par un réseau d’amis étrangers et par des bénévoles de SAR sur le terrain au quotidien, ainsi que l’histoire plus générale du village, des ses habitants, de leur culture locale, de leurs traditions et mythes.

 

Deux pompiers bénévoles de Pompiers Humanitaires se sont proposés de venir inspecter les maisons qui tenaient encore debout, toutes sont pratiquement à détruire sauf deux que les habitants voulaient détruire aussi car ils sont traumatisés à la vue de la moindre fissure même superficielle sur les murs. Les pompiers leur ont dit que ces deux maisons étaient en bon état. [...] Ils leur ont par contre dit de détruire en priorité une vaste masure chancelante au sommet d’un petit promontoire surplombant le chemin du village. SI la masure s’écroule, elle risque de tomber sur le chemin très passant. Mais les villageois nous ont dit qu’ils n’osaient pas l’abattre parce que c’était en fait un tombeau qui appartenait à une famille qui n’habitait plus le village. Il leur faut donc demander au préalable l’autorisation à cette famille.

[…]Les étudiants ont établi sur leur campement un rendez-vous médical chaque soir, ils nettoient les plaies avec des compresses stériles, donnent les médicaments prescrits par les médecins de passage. Ils tiennent une liste de tous les villageois qu’ils soignent avec leurs symptômes etc…

Ils nous ont montré une ancienne bâtisse qui abritait pendant quelques années une école maternelle qui a été abandonnée, faute d’argent pour fonctionner. La bâtisse est très endommagée, mais nous avons émis l’idée avec eux de la raser et de construire sur son emplacement un «sangar », une maison de la culture, soit un pavillon ouvert (pendopo) de 9m sur 8m avec une petite partie fermée par des portes en accordéon de « warung » (kiosque) pour y installer une petite bibliothèque pour les enfants. Les musiciens et danseurs de « réog » pourront aussi utiliser ce lieu pour leurs répétitions, et cet espace pourra abriter les diverses activités de l’après-midi pour les enfants.

        Nous allons avec un architecte bénévole et les gens de Bebekan établir des plans, le coût, sachant que ce seront les villageois eux-mêmes qui construiront le lieu sur la base volontaire du « gotong royong » (entre-aide villageoise). Mais ils veulent bien sûr travailler d’abord au déblayement des ruines avant toute chose, ce qui peut prendre encore plusieurs semaines.

En attendant, un ami nous a obtenu par l’ONG Atlas une vraie tente de toile genre armée (jusqu’à présent les villageois dorment sous des bâches en plastic suspendues à des bambous) sous laquelle nous allons organiser dès demain dimanche les activités pour les enfants. Les étudiants indonésiens établis en « posko » dans le village s’occuperont de ces activités.

[…]Le gouvernement a annoncé qu’il versera 90.000 rupiah (8 euros) par mois et par personne sinistrée (dont la maison a été détruite). Pour une famille de deux enfants, cela fait 360.000 rupiah (35 euros) par mois ce qui est déjà un petit soutien quand on sait que le salaire minimum mensuel dans la région de Yogyakarta est inférieur à 600.000 rupiah (60 euros). Le chef du village nous a dit que le total de l’argent lui sera remis et qu’il a la charge de la distribution. Mais il estime que tous les gens du village y ont droit, car même les rares personnes dont la maison a résisté au séisme sont affectées, toutes participent au gotong-royong, mettent tout leur temps et leur force de travail au nettoyage des maisons des autres et du village. Il répartira donc la somme totale à égalité entre chaque personne de Bebekan.

Il faut savoir que les gens de Bebekan ne demandent jamais rien. C’est nous qui les questionnons chaque jour pour savoir ce dont ils ont besoin.

 

Elisabeth »

 

 

12 juin 2006

Témoignage du séisme... Le déclic pour réagir!



Nous (Pauline, Mathias ainsi que Damien) avons été présents à Yogyakarta pendant le séisme… Voici le récit de ce que nous avons vécu ces quelques jours, intenses en émotions, en excitation aussi de par notre passion pour les risques naturels dont nous faisons petit à petit notre métier, en désarroi aussi… En espérant que cela vous permette d’entrevoir ce qu’a pu être la souffrance des gens qui ont tout perdu, à travers le récit de personnes qui n’ont rien perdu… à multiplier donc par 1000… C’est aussi cette expérience qui nous a décidé à participer activement pour aider les victimes du séisme…

" Ce n'est que rentrés à Jakarta que nous pouvons vous donner des nouvelles de cette aventure tragique... tout a été tellement vite, que nous avons du mal à savoir par où commencer... vous avez du nous voir au journal télévisé de France 2, donc vous savez déjà beaucoup de chose du tremblement de terre...

Ca va venir comme ça, peut être un peu décousu... tout nous parait encore bouillant dans nos têtes, mais on décompresse petit à petit de tout ce stress, cette ambiance de peur, de bordel, d'effervescence de toute une région, ce méli-mélo de personnes si différentes, mais toutes rapprochées et unies dans la résistance face aux forces naturelles... et nous pouvons vous dire que la nature s'est manifestée par chez nous, depuis ce samedi 27 mai 2006...


5h53... un grondement sourd et intense nous réveille, suivi immédiatement par des secousses : tout semble ne plus être solidaire du sol, tout tremble et monte, descend, à droite à gauche…la chambre se secoue, "les murs comme du carton pâte"... cela dure 10 secondes, 30 peut être… assez longtemps en tout cas pour avoir la peur de ma vie (Po), mais Math est resté zen et rassurant... Dans notre tête nous pensions que cela venait du Merapi, une explosion, peut-être une nuée ardente : sortir ? Non, mieux vaut rester... la fenêtre !! elle s’ouvre... le cœur qui bat la chamade, notre propre tremblement venant se rajouter à la confusion du moment... Soudain tout s’arrête, on bondit du lit, on ouvre la porte, Damien est déjà dans le couloir, on rassemble nos affaires en vitesse (les ordinateurs), et on sort en courant : dehors, tous les voisins sont déjà dans la rue, apeurés, mais pratiquement aucun dégâts apparents à part quelques fissures sur le mur du voisin... Tout de suite on regarde en direction du Merapi, et on voit qu’un awan panas est parti du sommet... Pas d’explosion, mais on ne peut pas conclure sur ce qui s’est passé... Ca peut venir de là haut, le tremblement a déclenché la nuée, ou sinon, c’est la nuée qui a déclenché un tremblement… Nous en tout cas, on est encore (enfin moi surtout) tremblants, se réveillant et prenant conscience petit à petit de ce qui vient de se passer… rapide état des lieux de la maison… quelques fissures, les joints du carrelage ont sauté…. Soudain (vers 7h), des cris dans la rue et des rumeurs qui montent : « tsunami !! tsunami !! », accompagnées des ronflements de moto, de cris de panique : dans la rue, les gens courent pieds nus vers le nord, ou montent sur leur moto en pyjama, jusqu’à 5 personnes (photo), terrorisés par les souvenirs d’Aceh qui refont brusquement surface... Nous on ne fait ni une ni deux, on embraquent nos sacs, on prend les bikes, et ont va jusqu’au carrefour du Galeria pour voir ce qu’il se passe : scènes de panique, plein de gens apeurés dans la rue, les feux rouges ne fonctionnent plus, des flics sont là pour faire la circulation : tout le monde va dans tous les sens, des femmes pleurent sur le trottoir, d’autres prennent un becak et partent... On demande des informations à un gars avec son sifflet qui aide à faire la circulation, il nous dit qu’il n’y a pas de tsunami, qu’il faut garder note calme : d’ailleurs, des truck de police font leur apparition et à l’aide d’un mégaphone, ils diffusent des messages pour rassurer les gens : « on a reçu un coup de fil de Parangtritis (sur la côte), il n’y a pas de tsunami, gardez votre calme, roulez lentement, restez chez vous », enfin, pour ceux qui ont encore une maison... car on ne le sait pas encore à ce moment, mais les dégâts vers le sud sont bien plus grands... On décide de partir vers le sud, pour voir ce qu’il se passe, et voir s’il ne va pas y avoir de tsunami (Damien fait partie du projet Tsunarisque d’Aceh de Franck Lavigne notre professeur de géographie physique à l’Université Paris1 Panthéon Sorbonne et directeur de thèse) : sur la route, les dégâts sont de plus en plus grands : les ponts déstabilisés, des maisons effondrées, une université sur la Jl.(rue) Parangtitis sur le point de s’écrouler (photo), et c’est pire lorsque l’on arrive au niveau de Bantul et Imogiri... Des centaines de personnes se réfugient le long de la route, perdues, déjà, on entend les sirènes des ambulances, on croise des véhicules de police, de l’armée aussi (en fait, ils étaient tous mobilisés depuis un mois pour l’évacuation du Merapi)... Pas de chance, Damien n’a plus d’essence… mais pas moyen d’en trouver, toutes les stations sont en panne, et tous les petits vendeurs au bord de la route sont dévalisés par tout ceux qui veulent partir : « habis » (vide, terminé). On arrive à Parangtritis, les dégâts sont moins importants, sûrement grâce au fait que le village soit construit sur le cordon dunaire qui a dû absorber les vibrations et ainsi épargner les maisonnettes pourtant pas plus solides qu’ailleurs. Tout est vide : une ville fantôme… On monte sur la colline, et on constate que tout le monde s’est réfugié là-haut au cas où un tsunami surviendrait... du coup, on décide de se poser là et d’attendre... 1h...2h... on a eu le temps de ressentir 3 répliques du tremblement (photo), de quoi nous remettre un petit coup de stress... Finalement on rentre à Yogya, pas rassurés (la moto de Damien a tenu jusqu’à la maison, un miracle...), le temps de choper de bons de coups de soleil, et on fait une petite sieste, mais juste devant la porte au cas où... en ressortant en fin d’aprem, on va faire un tour : tout est fermé, l’eau et l’électricité sont revenues dans notre quartier, mais les connections téléphoniques et Internet sont encore interrompues… On fait des réserves d’eau et de bouffe dans un des rares warung d’ouvert, on réussit a trouver de l’essence au cas où l’on devrait déguerpir en vitesse, et on rentre pour préparer « l’état de siège » de la nuit qui commence à tomber : 1. on met notre matelas devant la porte d’entrée, qui restera ouverte cette nuit, 2. on garde les casques de moto à côté du lit, 3. on dort habillés au cas où, 4. nos sacs sont bouclés et prêts à une évacuation rapide des lieux, 5. lampe de poche et portable autour du cou en cas de panne…. On va manger des sate ayam (brochettes de poulet) pas terrible à l’un des rares warung d’ouvert et on rentre se coucher… Sur le chemin, on voit que les habitants sans logis ou ayant peur de leur propre maison, se sont organisés et ont construit des tentes avec des bâches, ont mis des matelas et dorment dessous à plusieurs familles... très difficile de dormir aussi pour nous avec un toit au dessus de la tête, le moindre bruit nous fait sursauter, d’autant plus que dehors il y a de l’orage qui gronde et ressemble étrangement au son du tremblement de ce matin... La maison plongée dans l’obscurité est inquiétante, nous sommes encore les yeux écarquillés plus d’une heure, sur le qui-vive, sensibles au moindre tressautement, avant de finalement se laisser envahir par le sommeil...


28/05

Ayant appelé un copain, Sébastien de Jakarta travaillant à l’AFP, les radios (RTL, France Soir, RMC) m’ont appelée pour avoir mon témoignage et un point sur la situation, car la plupart des journalistes étrangers peinent à atteindre Yogyakarta : avions déroutés sur Solo ou  Semarang car l’aéroport de Yogya est détruit et trains blindés... d’ailleurs, nous ne trouvons pas de transport pour rentrer à Jak… France 2 qui nous avait aussi contactés arrive aujourd’hui, (deux journalistes : Philippe Rochot et Sylvain Giaume) et nous leurs proposons de les héberger et de les guider pour faire leur reportage et donc de retarder notre retour : nous devenons ce que l’on appelle « des fixeurs », pour les journalistes, et en passant des « traducteurs »... dès l’après midi, nous les emmenons sur le terrain, en commençant par Prawirotaman, complètement ravagé par le tremblement : l’hôtel Agung (photo), où nous avons l’habitude de descendre, est détruit : un frisson nous parcourt : on a faillit y habiter cette semaine au lieu d’aller chez Damien... nous nous approchons de la chambre où nous avons l’habitude de dormir…dévastée : des pavés et un enchevêtrement de poutrelles en bois et des tuiles jonchent les lits, l’armoire est cassée (photo): on se rend compte de la violence extrême qui a du secouer ce château de cartes affaissé... C’est horrible, on est très tristes de voir ce petit paradis complètement anéanti... heureusement les gens que l’on connaît vont bien, mais il y a eu quand même 10 morts dans ce quartier...

Le reportage a pour fil conducteur la visite de Mathias et Damien, deux étudiants géographes français...

C’est très intéressant, car nous pouvons voir comment les journalistes opèrent, le travail et la rapidité que demande l’élaboration d’un reportage. Le soir, ils ont un « faisceau » de 5 minutes pour envoyer par satellite leur reportage monté en quelques heures (parabole installée pour l’occasion sur le parking de l’hôtel Saphir et financée en communauté par toutes les chaînes européennes pour pouvoir diffuser les reportages de leurs envoyés spéciaux). Il passera au journal de 20h en deuxième position…


29/05

Couchés à 1h30, levés 5h30 pour partir sur le volcan : aujourd’hui c’est moi (Po) qui vais guider le reportage dans les kampung du volcan pour montrer qu’un autre danger menace sournoisement les habitants de Java Centre : le Merapi... interviewée plusieurs fois, on a eu la chance de tomber par hasard sur mon ami Pak Widi Sutikno qui coordonne les secours avec le SATLAK au posko Utama de Pakem… d’après lui, pas de danger avec le Merapi… Mais pourtant, depuis qu’on a quitté la maison, s’enchaînent plusieurs très grosses nuées ardentes et des panaches qui s’élèvent vraiment haut dans le ciel … Pas rassurés, mais excités et pris dans le mouvement vers le nord, nous nous dirigeons jusqu’au village au nord ouest de la zone, le long de la kali krasak qui canalise généralement les nuées : les gens sont au villages pour travailler, les femmes et les enfants continuent cependant de rentrer se réfugier au camps de Wonokerto le soir (mais ce sont les seuls du kabupaten Sleman). Des cendres sont dans l’air, on interview quelques femmes, mais on ne traîne pas longtemps dans ces lieux inquiétants. On va jusqu’au Pos vulkano de Kaliurang pour voir le sismographe : effectivement (voir photo), l’activité du Merapi semble avoir nettement repris depuis le tremblement de terre… Je passerai finalement au journal de France 2 de 13 et 20h...

D’après plusieurs mises en garde de proches, et appel de Manu du BMG de Jakarta pour avoir d’autres informations, (il me dit qu’à ma place, il ne ferait pas long feu ici, qu’un ami à lui vulcanologue lui a dit qu’il y avait de gros risques d’explosion, et peut être aussi que Yogya pourrait être rayée de la carte…) … Tout cela, et nos propres observations, notre peur aussi d’une autre catastrophe….c’est décidé, demain, on rentre !!! Internet est revenu… il pleut, et les gens peinent à rester dormir dehors, mais la peur d’un autre tremblement est plus forte… nuit encore stressée...


30/05

On passe la journée avec Shieni, ma copine originaire de bantul qui vient d’arriver de Jakarta le matin,  je l’emmène voir sa famille qui va bien, mais la maison de son grand père a été détruite… on rejoint Mathias, Philippe, Sylvain et Damien au poste de coordination de Bantul pour commencer le reportage... on va jusqu’à Imogiri, la ville la plus touchée, pour retrouver un groupe de pompiers sans frontières français, mais les recherches de victimes sont très difficiles : les habitants sont parfois les seuls indicateurs des endroits pas encore fouillés : la coordination des secours est assez anarchique, et il leur est difficile d’intervenir : ils savent qu’à tout casser, ils sauveront une dizaine de personnes... 6000 sont déjà mortes, 100 à 200 000 personnes n’ont plus de maisons... c’est très difficile et choquant de voir ces gens désespérés dans les ruines de leurs propre maison où il y a quelques heures à peine, un des leurs est mort… on rencontre un jeune père avec son bébé dans les bras : il pleure chaque soir, il veut téter… sa mère est décédée enfouie dans sa maison qui s’est écroulée sur elle... cet homme veuf a du mal à dissimuler sa tristesse et sa détresse : ce sera dur d’assumer d’élever son enfant et de travailler en même temps... les larmes me montent et je préfère caresser la joue son bébé pour calmer ses hoquets... on veut les aider : mais que faire ??? On est là à les filmer, à leur poser des questions, on ne peut pas savoir ce qu’ils ressentent... c’est affreux...

Notons que de très nombreux bénévoles, associations, ONG locales, de nombreux étudiants, dont mon ami Coco de Maîtrise, et aussi des personnes peu touchées par le séisme sont là pour mettre la main à la pâte et la mobilisation spontanée est très forte, bien que manquant de coordination : du coup je ne pourrai même pas voir Coco, juste eu à peine 2 min au tel, car la connexion était pourrie et nous a empêcher de fixer un RV...

Les journalistes nous ont payés pour notre travail, mais nous étions un peu gênés d’accepter, car nous l’avons fait sans se poser de questions, par passion... on ne se voyait pas quitter les lieux comme ça, il fallait tout simplement qu’on fasse quelque chose... En plus c’était super intéressant de les suivre, de voir des techniques de reportage... le seul petit hic, c’est la rapidité que nécessite ce métier… Cela me gêne un peu, car j’ai besoin de vraiment rencontrer les gens, d’instaurer un climat de confiance et un vrai échange avec eux, avant de leur demander quelque chose, de les interviewer. Pendant ces quelques jours, nous faisions un petit peu le « tampon » entre les journalistes qui avaient des impératifs de rendus à l’image, de temps, qui étaient parfois un peu secs avec les gens par professionnalisme (ce n’est pas leur premier tremblement de terre : ils sont moins choqués de ce qu’ils voient, et d’autre part il faut aller vite, car la concurrence est rude) et les gens, qui voulaient bien participer, mais qui vivaient un cauchemar en même temps...

Nous avons donc pris le train pour Jakarta... encore dans le train, l’état d’esprit d’alerte par rapport aux bruits et aux tremblements était toujours présent...


Nous avons vraiment vécu une aventure, des émotions allant de la peur à l’excitation en passant par la compassion et la tristesse... Nous sommes maintenant dans notre bulle rose à Jakarta, et on se sent presque mal d’être rentrés : soulagés d’un côté d'avoir fuit un endroit inquiétant, car on va pouvoir dormir plus tranquillement (quoique...), mais d’un autre côté, la pression redescend, l’excitation fait place à un certain vide, qui ne parviendra pas à être comblé par un quotidien, qui de France peut paraître génial et excitant, mais qui vu d’ici, ne peut égaler le degré d’électricité de cette semaine à Yogya… la douce et blessée… Notre cœur est encore là-bas, et on se sent un peu lâches d’être partis, et de laisser tout le monde à la merci du volcan sans rien faire... Nous avons rencontré des gens géniaux sur le terrain Merapi, et craignons maintenant pour eux, impuissants ici de les prévenir de quoi que ce soit... mais avec ce fichu manque de peur aussi... difficile de lutter contre autant d’assurance..."

12 juin 2006

Ce que représente 10 euros ici...

img_1841De France, vous ne vous rendez peut-être pas compte, car les prix sont très élevés.... On ne peut manger pour moins de 3 ou 4 euros... Mais en Indonésie, ou le niveau de vie et ou le pouvoir d'achat sont beaucoup plus faibles, avec 3 ou 4 euros, on peut faire plus de 10 repas sans problème!!!   10 euros représente le cinquième d'un salaire pour la plupart des habitants des campagnes indonésiennes (ils ne gagnent pas plus de 60 euros par mois pour la plupart)...

Pour nous, 10 euros, ce n'est pas tant que ça, n'est-ce pas???

Alors voila, à titre indicatif, ce que nous pourrons acheter, avec un don de 10 euros, ici, pour les enfants des campagnes détruites :

 

Pour 10 euros, vous pouvez correctement équiper 2 élèves de primaire !!!

avec chacun :    - une trousse,

                       - 3 stylos,

                       - un cahier d’écriture,

                       - un crayon de papier,

                       - une boite de feutres,

                       - un tube de colle,

                       - une règle,

                       - un cahier à dessin…

 

Ceci est un prix maximum, sachant que nous sommes en train d’essayer de mettre en place un partenariat avec Carrefour, grand distributeur implanté ici, en lui demandant de nous sponsoriser en nous faisant un discount sur nos achats…

Nous avons aussi la possibilité d’acheter le matériel en gros donc de payer encore moins cher… Pour 10 euros, c'est surement 3 élèves que vous pourrez équiper, afin qu'ils puissent apprendre dans de bonnes conditions... En ce moment, ils essayent d'étudier sous des tentes, avec pour seul matériel quelques feuilles et un crayon, généreusement distribués par les ONG sur place...

En espérant que cela pourra vous décider!!

merci d'avance

L'Equipe de SOS Sekolah

12 juin 2006

Etape 1 : on prend des contacts!!!

Bonjour à tous,

 

Voici des nouvelles de notre Action SOS Sekolah envers les victimes du séisme de Java :

Nous avons pris contact avec plusieurs ONG sur place :

- Architectes de l’urgence, qui étaient aussi présents à Aceh après le Tsunami : ils s’occupent de la reconstruction des maisons, selon des normes antisismiques, et certainement aussi des écoles ;

     - La Croix-Rouge Indonésienne (PMI) ;

- Les groupe des SAR, ce sont de jeunes étudiants indonésiens volontaires, qui sont soutenus par Elisabeth Inandiak, une journaliste et écrivain française de Yogya (voir dans la catégorie "témoignages", un extrait du récit de leurs action), et qui travaillent en collaboration avec l’ONG Pompiers sans Frontières : ils font un travail remarquable, dont une cartographie des lieux sinistrés et de l’avancée des secours (travail de coordination que les autorités ne font pas), en collaboration avec des étudiants de la fac d’UGM.

- Sanggar Ciliwung, une ONG de Jakarta, dirigée par un prêtre dans un kampung de la capitale menacé par les inondations, et qui a décidé de prendre part à la mobilisation pour les sinistrés de Yogya…

 

Comme nous vous l’avions dit au départ, nous agirons en personne sur place pour investir vos dons, mais il est nécessaire voire indispensable de se coordonner avec les institutions de coordination sur place (qui, d’après tout nos renseignements, sont débordées par les évènements et ne gèrent pas grand-chose : de nombreux villages ne reçoivent aucune aide, si ce n’est des bénévoles agissant séparément), et aussi avec d’autres ONG et groupes d’action de l’urgence de confiance, comme ceux que nous avons contacté : Ils sont tous au courant de notre projet, et sont près à nous guider et à travailler avec nous lorsque nous irons à Yogyakarta réaliser notre action.

 

Tout ces gens sont depuis le début du séisme sur place, et font leur maximum pour améliorer le quotidien de ceux qui n’ont plus rien : ils donnent de leur personne, de leur temps et aussi de leur argent, 24h sur 24… De plus, avec les menaces du Merapi, volcan qui est entré en éruption, et qui a nécessité l’évacuation de milliers de personnes supplémentaires, la situation de crise est d’autant plus sérieuse et difficile à gérer.

 

Vous avez été déjà un certain nombre à répondre à notre appel, sensibilisés par l’horreur et les difficultés économiques de la reconstruction de toute une région, et nous vous en remercions… Mais notre campagne de quête n’est pas finie : si nous voulons que cette action soit conséquente, il faut encore plus…. Je sais que vous êtes tous pris dans vos travaux et occupations quotidiennes, mais aussi que, pour beaucoup, vous aimeriez, au fond de vous, faire quelque chose pour aider les victimes, des victimes qui elles, ne bénéficient ni de système d’assurance comme chez nous, ni d’un Etat providence, équitable, qui aide les démunis comme nous avons en France…


Alors pour ceux qui ont donné, bravo, et essayez de transmettre cet appel au maximum de personnes!!

Pour les autres, c'est le moment ou jamais de participer!!!! (voir rubrique : POUR FAIRE UN DON)

merci à tous!

 

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